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Cette rubrique est présentée avec la collaboration de Pro-Fil

Titre

L'emploi du temps

Générique Réalisation : Laurent Cantet. Scénario : Robin Campillo et Laurent Cantet. Image : Pierre Milon. Musique : Jocelyn Pook.
Interprêtes principaux :
Aurélien Recoing (Vincent), Karin Viard (Muriel), Serge Livrozet (Jean-Michel), Jean-Pierre Mangeot (le père), Nicolas Kalsch (Julien). Prod. et distr. : Haut et Court.
Auteur Laurent Cantet a déjà réalisé en 1999 Les sanguinaires, diffusé par ARTE, mais le film qui l'a imposé au grand public, c¹est Ressources humaines, sorti en janvier 2000. Ce qui caractérise son cinéma, c'est la description en parallèle du domaine familial et du domaine professionnel, et l¹imbrication de ces deux mondes.
Résumé Licencié de son poste de consultant en entreprise, Vincent ne l'avoue à personne. Il continue, aux yeux de sa famille, à partir en voyage d'affaires et à avoir des rendez-vous tardifs chez des clients, en fait il dort dans sa voiture en passe ses journées à errer. Mais l'affabulation entraîne l'affabulation, et le besoin d'argent pousse aux malversations. Il s'invente un emploi prestigieux à l'ONU à Genève, soutire des fonds à son père, escroque des amis, s'associe avec un vieux truand dans le trafic de contrefaçons. Mais, peu à peu, la réalité le rattrape.
Analyse Si, au départ, L'emploi du temps s'inspire de l'affaire Romand ( ce faux docteur à la double vie qui, découvert, avait tué sa famille avant de tenter de se tuer lui-même), il s'en écarte rapidement. Le véritable sujet du film, c'est le basculement d'un homme qui, confronté à un licenciement, se trouve incapable de résister au vertige provoqué par la perte de son statut social. Plus que de mensonges, il faut sans doute parler de déni : Vincent refuse la réalité. Et, à force de la refuser, sans doute finit-il lui même par presque croire aux fictions qu¹il invente. Ce presque, Laurent Cantet en a trouvé l'équivalent visuel : ce sont les parois de verre, nombreuses dans son film, qui matérialisent de façon presque invisible la séparation entre son personnage et le monde vivant, mais aussi symbolisent la frontière, difficile à situer, entre lucidité et folie. Et c'est sans doute cette frontière que traverse définitivement Vincent à la fin du film quand, pour éviter la rencontre avec son père, maintenant au courant de tout, il ouvre les vitres d'une fenêtre et s'enfuit dans la nuit.
Il n'est d'ailleurs pas indifférent que cet ultime basculement soit provoqué par l'arrivée du père de Vincent : L'emploi du temps , comme Ressources humaines, est aussi un film sur la filiation, sur l'image que le père a du fils, et sur la difficulté de ce dernier à être à la hauteur de cette image. Une filiation à double niveau : à la relation complexe qu'a Vincent avec son père s'ajoute celle, faite de méfiance et d'hostilité latente que son propre fils, Julien, entretient avec lui.
Au plan de la progression dramatique, L'emploi du temps a la densité d'un thriller. Habilement, Laurent Cantet fait partager dès le début le secret de Vincent au spectateur. Celui-ci, identifié dès lors au personnage central, est plongé en permanence dans une tension angoissante, celle qui vient de savoir le héros sous la menace d'un danger de mort. Et c'est effectivement de cela qu'il s'agit : pour Vincent, la découverte de son affabulation correspond à une exécution.
Il faut aussi saluer l'interprétation : Aurélien Recoing est remarquable dans son personnage dont rien, dans son apparence ultra-classique de cadre d¹entreprise, ne laisse deviner l'ambigüité. Karin Viard (Muriel, sa femme) lui donne une réplique forte et vraie, tandis qu¹un acteur non-professionnel, Serge Livrozet, crée un étonnant personnage de truand (Jean-Michel) à la tendresse presque paternelle.
L'emploi du temps
Les critiques