Titre |
Les cent pas (I cento passi)
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Générique |
Réalisation
: Mise en scène : Marco Tullio Giordana
Scénario : Claudio Fava, Marco Tullio Giordana, Monica
Zapelli
Directeur de la photographie : Roberto Forza
Production : Fabrizio Mosca
Interprêtes principaux : Peppino Impastato Luigi Lo Cascio
Luigi Impastato Luigi Maria Burruano
Felicia Impastato Lucia Sardo
Giovanni Impastato Paolo Briguglia |
Auteur |
Marco Tullio Giordana débute en 1980 avec le film Maledetti vi amerò. Après de nombreux films, notamment pour la télévision et des mises en scène pour l’opéra, il signe en 1995, le long métrage Pasolini, un delitto italiano (Pasolini, mort d’un poète). Il a publié le roman, Vita segreta delsignore delle macchine (1990) et l’essai Pasolini, undelitto italiano (1994) .I cento passi, en compétition au 57è Festival duCinéma deVenise, a obtenu le Prix pour le Meilleur Scénario, le Lionceau d’or et le prix de la Critique Pasinetti . |
Résumé |
Un dimanche à la campagne, dans une ferme en Sicile dans les années 60. Les femmes sont d’un côté, les homes de l’autre, discutant de la ferme. Parmi eux, un petit garçon, Peppino, très attaché à son oncle. Ce jour-là, celui-ci provoque la mafia. Quelques temps plus tard, il saute avec sa voiture. Avec cette mort, Peppino quitte l’enfance. Le film le retrouve jeune homme, rallié aux communistes. Il va faire de la lutte contre la mafia locale la raison de son engagement. Surfant sur la vague contestataire des années 70, il va utiliser tous les moyens, presse, radio, manifestations et, ultime étape, candidature aux élections municipales, pour dénoncer les agissements de Tano Badalamenti, parrain local. Cette dernière décision lui sera fatale : deux jours avant les élections on le retrouve assassiné ; au même moment, arrive de Rome la nouvelle de la découverte de la dépouille d’Aldo Moro, enlevé puis exécuté par les Brigades Rouges. |
Analyse |
Que ceux qui aiment le cinéma italien se précipitent ; ceci n’est pas un film sur la mafia, mais un grand film politique italien. A travers le destin tragique d’un homme, on en trouve tous les ingrédients, de la place du PC dans la vie politique italienne à la réflexion sur l’engagement politique et aux moyens à mettre en oeuvre dans la lutte contre le pouvoir établi. Au-delà de la simple biographie et de l’histoire de l’un des premiers opposants à la mafia, ce film est aussi un hymne à la jeunesse qui ose tout, un hymne à une époque où l’on voulait changer le monde avec les moyens de communication mis à la disposition de tous (journaux, radio, télévision) et où on pensait y parvenir. Dans cette reconstitution très dogmatique d’une Italie en plein bouleversement, chaque spectateur trouvera des détails qui éveilleront en lui un écho : une musique, un meuble, un événement. Il revivra exacerbé le conflit familial qui oppose parents et enfants lorsque ces derniers reprochent aux premiers de subir le monde. La tendresse demeure mais l’incompréhension s’installe et la distance s’instaure. En cela « les cents pas » tendent à l’universalité, marque des films qui ne passent pas.
Séverine Chaillan |
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